Un déficit d’égalité et de diversité en télévision
Le constat n’est pas neuf et il est malheureusement récurrent. Le deuxième Baromètre 2012 de l’égalité et de la diversité qui porte sur les télévisions de la Communauté française vient d’être publié. Il confirme les tendances déjà observées en 2011, mais il y a des signes encourageants.
Le Baromètre porte sur l’ensemble des programmes (info, divertissement,…) de production propre des chaînes. L’égalité et la diversité y sont analysées par une catégorisation de tous les « intervenants » dans les critères sexe, origine (blancs – non blancs), âge, milieu professionnel et handicap.
Le sexe : si une légère progression (de 2%) a été enregistrée par rapport au Baromètre 2011, les femmes restent sous-représentées à l’écran (33%) et continuent à y occuper des rôles secondaires. Par contre, elles sont plus nombreuses à endosser un rôle d’experte (25,08% contre 15,35% en 2011), ce qui constitue une progression à encourager et à confirmer. Moins nombreuses, elles font aussi moins souvent que les hommes l’objet d’une identification lorsqu’elles apparaissent à l’écran. Si l’écart tend à se réduire, le type de mention diffère toujours entre les hommes, plus souvent mentionnés de manière complète (prénom, nom, profession), et les femmes, plus souvent mentionnées par leur simple prénom.
L’origine : le baromètre 2012 constate un léger mieux, mais il semble dû la légère essentiellement aux particularités de l’échantillon dans l’information internationale (commémorations du 11 septembre, événements en Libye, procès de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak). Comme pour les femmes, on constate un peu plus de présence de ce groupe parmi les experts et les porte-parole (6,31% soit + 3,71%). Le Baromètre note également que les intervenants perçus comme non blancs « font moins souvent que les autres l’objet d’une identification (mention en banc-titre), et ce de manière encore amplifiée par rapport à 2011« .
L’âge : comme l’an passé, les seniors restent les grands absents du petit écran. Les catégories d’âge ne sont pas traitées de la même manière à l’écran (mention, rôles,…)
Les catégories socioprofessionnelles : autre tendance confirmée, celle d’un écran « élitiste », avec une forte surreprésentation (46,99%) des catégories professionnelles supérieures (dirigeants et cadres, professions intellectuelles et scientifiques).
Le handicap : quasi tabou de nos écrans, il en est toujours aussi invisible (0,3% cette année contre 0,33% l’an passé).
Le genre des journalistes dans l’information
Le Baromètre analyse également la catégorie spécifique des journalistes et leur rôle (présentation, rôle secondaire). Le graphique suivant présente les résultats en terme de présence journalistes hommes/femmes.
Le Baromètre 2012 est téléchargeable sur : www.csa.be/diversite
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Participent au Comité de pilotage pour l’égalité et la diversité dans les médias le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, la Fondation Roi Baudouin, la Direction générale de l’audiovisuel du Ministère de la Communauté française, la Direction de l’égalité des chances du Ministère de la Communauté française, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, l’Association des journalistes professionnels et le Conseil supérieur de l’audiovisuel.