Pierre Boulat (1924-1998), Alexandra Boulat (1962-2007) : pour leur rendre hommage, Annie Boulat, fondatrice et directrice de la célèbre agence Cosmos, a offert cent photos de son mari et de sa fille, tous deux photojournalistes, tous deux décédés, à Reporters sans frontières. Et l’association qui lutte pour la liberté de la presse depuis 25 ans en a fait son album « 100 photos » du trimestre. En même temps que le Petit Palais, musée des beaux-arts de la Ville de Paris, les expose (pour six mois).

Comme d’habitude, la qualité est évidemment au rendez-vous de cette nouvelle publication de RSF. Pierre Boulat rendit compte des années glorieuses de l’après-guerre, avec autant d’intérêt pour les célébrités que pour les « petites gens », et sa fille (surnommée gentiment « La Boulette » par ses confrères, révèle Florence Aubenas dans sa préface) se voulut surtout reporter de guerre, avec un intérêt particulier pour les femmes. Il ressort du mélange de leur œuvre des contrastes à la fois séduisants et poignants. Car le monde, en noir et blanc ou en couleurs, en paix ou en guerre, aujourd’hui ou hier, c’est toujours autant d’inégalités, de beautés, d’horreurs, de joies et de peines.

Et faut-il encore rappeler que l’argent récolté par Reporters sans frontières est entièrement consacré à la défense des membres de notre profession dans le monde entier. Un monde à l’image de cet album. (M.-C. B)

« Pierre et Alexandra Boulat, 100 photos pour la liberté de la presse », éd. Reporters sans frontières. En vente depuis le 9 septembre dans les librairies, 9,90 euros.