Plusieurs associations et organismes internationaux font régulièrement le bilan de la liberté de la presse dans le monde et des atteintes à la sécurité des journalistes. Nous reprenons ici celles et ceux qui donnent une vue globale sur les atteintes aux droits des journalistes.
Analyses, bilans annuels
Conseil de l’Europe, Le journalisme à l’épreuve, Strasbourg, 2016, 292 pages.
Dix experts analysent les conditions (précarité, restrictions légales, défis numériques, etc.) et les risques (violences, procédures bâillons, etc.) de l’exercice du journalisme dans les pays du Conseil de l’Europe. A retrouver ici.
Rapport annuel de la Plateforme pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes, Conseil de l’Europe
Depuis 2015, il dresse l’état de la liberté de la presse dans les 47 pays membres, mais aussi de la Russie (exclue en 2022) et du Belarus. Rédigé par les 15 associations partenaires de la Plateforme, il couvre l’ensemble des atteintes à la liberté de la presse, décrit l’action des organisations inter-gouvernementales et les bonnes pratiques mises en oeuvre dans les Etats membres. Le site recense les alertes, que l’on peut trier par type d’agressions et/ou par pays.
Rapport annuel de Reporters sans frontières
Ce rapport est surtout connu pour son ranking (palmarès) de la liberté de la presse dans le monde, mais il présente également des « portraits » de chaque Etat.
UNESCO. Rapport de la Directrice générale de l’UNESCO sur la sécurité des journalistes et le danger d’impunité, Paris, 2022, 102 pages.
Publié tous les deux ans, il décrit les faits de violence et les tendances, comme, dans ce rapport 2022, l’accroissement des attaques contre les femmes journalistes ou en-dehors de zones de conflit. A retrouver ici.
Réseaux de journalistes, associations de référence
Le service juridique de l’Association des Journalistes Professionnels est, pour les journalistes belges francophones et germanophones, la première référence AJP.
Service juridique : Jil Theunissen, jil.theunissen@ajp.be ou juriste@ajp.be (21 rue de la Senne 1000 Bruxelles. Tel : 02/777.08.60)
IJNET (International Journalists Network/Réseau international des journalistes)
Une boite à outils, des articles, des guides pratiques, des témoignages de terrain, un forum de reportage sur les crises, des webinaires d’échanges et de formation, ce réseau est une mine d’or en matière de sécurité. Il est coordonné par l’International Center for Foreign Journalists (ICFJ, Washington) et propose aussi un site en français.
GIJN (Global Investigative Journalism Network)
Ce réseau traite surtout du journalisme d’investigation et des risques qu’il implique. Son site offre des reportages, des témoignages, des « tuyaux professionnels » sur la sécurité et des manuels (à l’exemple de Comment couvrir le crime organisé en Afrique
ICIJ (International Consortium of Investigative Journalists)
Ce consortium, basé à Washington, est notamment à l’origine des grandes enquêtes sur l’évasion fiscale (Swissleaks, Panama Papers, etc.). Son expérience offre des leçons sur la gestion du risque juridique et sur les rapports avec les lanceurs d’alerte, dont les journalistes doivent assurer la sécurité et l’anonymat.
Forbidden Stories
Cette initiative de journalisme collaboratif, basée à Paris, vise à contrer les attaques contre la presse: en publiant des enquêtes transnationales sur des violations de la liberté d’informer (en révélant par exemple l’impact du recours au logiciel de surveillance Pegasus); en cherchant à élucider des crimes contre des journalistes (comme le projet Daphne, du nom de la journaliste d’investigation maltaise, Daphne Caruana Galizia, assassinée en 2017); en poursuivant les enquêtes des collègues emprisonnés ou assassinés. Le réseau Safebox permet aussi aux journalistes de sécuriser les informations sensibles qu’ils ont collectées, afin de permettre à d’autres collègues de les exploiter.
Guides pratiques
Une série de guides relatifs à la sécurité des journalistes couvrent les aspects pratiques des enquêtes et des reportages. Ils évoquent les principaux risques auxquels sont confrontés les journalistes engagés dans des missions dangereuses et quelques bonnes pratiques à développer
Reporters sans frontières, Guide pratique de sécurité des journalistes (F)
Ce guide publié en 1992 et régulièrement actualisé couvre des questions pratiques, dont la cyber-sécurité, les assurances, les équipements de protection et l’aide psychologique
Frank Smyth, Guide de sécurité des journalistes, CPJ (Committee to Protect Journalists, New York) (F).
Un manuel très concret, couvrant l’ensemble des risques, des conflits armés à la surveillance
William Horsley, OSCE Safety of Journalists Guidebook
OSCE (Organisations pour la sécurité et la coopération en Europe), Vienne, 3è édition, 2020 (En anglais). Ce manuel présente dans le détail les trois piliers, les 3 P, d’une politique de sécurité des journalistes: prévention, protection, poursuite (prosecution).
Conseil de l’Europe, Comment protéger les journalistes et autres acteurs des médias, 2021, Strasbourg, 77 pages.
Ce guide de mise en œuvre de la Recommandation du CoE sur la protection du journalisme est très complet. Il décrit les mesures de protection (système d’alerte, protection policière, enquêtes judiciaires spéciales, etc.) et présente de nombreux exemples de bonnes pratiques en Europe et dans le monde.
Defence Handbook for Journalists and Bloggers.
Un document de référence précieux (en anglais) publié en 2015 par RSF et la Fondation Thomson Reuters. Cette étude de 284 pages présente le cadre légal international de protection des journalistes et des blogueurs.
Conférence nationale des métiers du journalisme (CNMJ, France).
Dans plusieurs de ses éditions annuelles, la CNMJ a abordé des questions liées à la sécurité, la santé et le bien-être des journalistes. Comme dans l’édition 2021, intitulée Maîtriser les risques.
L’Observatoire des médias (France)
Un site web participatif qui traite régulièrement des conditions d’exercice du journalisme et, en particulier, de ses vulnérabilités (précarité, impact de l’intelligence artificielle, manque de diversité, etc.)
Meta-Media.
Le blog collectif de France Télévisions aborde aussi les questions de sécurité, de santé mentale et de bien-être. Exemple: cet article sur les tendances de l’insécurité des journalistes.
Journalism Protection Initiative.
Instaurée en 2023 par la Craig Newmark Graduate School of Journalism (New York), sous la direction de Joel Simon, ex-directeur du CPJ, cette initiative réalise des études, des séminaires, des rencontres, sur la sécurité des journalistes. Une source d’inspirations pour les journalistes, les écoles de journalisme, les médias et les institutions (inter)-gouvernementales.
Safety of journalists. Université de Liverpool/Worlds of Journalism/UNESCO.
Ce projet publie en accès ouvert des études académiques sur la sécurité des journalistes. Les rédactions peuvent en tirer des leçons pratiques pour la préparation de missions dangereuses, la lutte contre le harcèlement en ligne, la désinformation ou le média bashing.