Ils étaient 350.000 selon les organisateurs et 60.000, selon la police, à descendre dans les rues de Rome le samedi 3 octobre, à l’appel de la Fédération de la presse et de la gauche italienne, pour proinfos_AJPer contre l’hégémonie médiatique de Silvio Berlusconi et défendre la liberté de la presse. Il s’agissait de la plus grande manifestation du genre jamais organisée. Les manifestants fustigeaient le président du Conseil italien, qui contrôle de fait les trois chaînes de télévision publique et détient trois chaînes privées.

Silvio Berlusconi s’en prend également régulièrement aux journalistes, allant jusqu’à traiter de « canailles » certains journalistes de la RAI (télévision publique) ou à assigner en justice les journalistes qu’il juge déplaisants. Aussi, réclame-t-il la somme d’un million d’euros au quotidien La Repubblica, celui-ci lui demandant depuis des mois de s’expliquer sur sa vie privée, l’origine de ses relations avec une mineure et des escort girls. Il réclame également des dommages au quotidien espagnol El Pais ainsi qu’à l’hebdo français Le Nouvel Observateur.

Pour le chef de l’Etat, cité par l’AFP, cette manifestation n’était rien de plus qu’une « farce absolue », estimant que « la liberté est beaucoup plus grande en Italie que dans n’importe quel autre pays occidental ». Mais pour l’organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF), il s’agissait bel et bien de dénoncer les agissements d’un homme « en passe d’entrer dans la liste des prédateurs de la liberté de la presse » qu’elle établit chaque année.

La veille de la manifestation, RSF avait appelé Silvio Berlusconi à cesser ses attaques et interventions contre la presse. Le mercredi 7 octobre, précise encore l’organisation, le Parlement européen abordera, en séance plénière, la question de la liberté de la presse en Italie.