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Nouvelles menaces sur le secret des sources

13/12/2005

Dans un communiqué publié le 13 décembre, la Fédération européenne des journalistes (FEJ) met en garde contre un projet de loi qui mettrait à mal la protection des sources journalistiques, en Belgique, « au nom de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, en permettant ‘un contrôle visuel discret’ des salles de rédaction ». La FEJ estime que le projet de loi est « hors de proportion » et que malgré les garde-fous judiciaires, la présence policière dans les salles de presse pourrait devenir une question de routine. La FEJ rappelle que les règles adoptées en avril sur la protection des sources sont plus que suffisantes et qu’elles établissent un équilibre acceptable dans une démocratie entre les préoccupations sécuritaires et la nécessaire protection des sources des journalistes. La Chambre et le Sénat examinent actuellement un texte qui permettrait ce ‘contrôle visuel discret’, réalisé , par la police sur autorisation du Parquet et non plus d’un juge d’instruction, dans des locaux professionnels tels les salles de rédaction. Dans une lettre aux sénateurs belges, l’Association des journalistes professionnels de Belgique (AGJPB) invite à rétablir les garanties légales sur la protection des sources en renvoyant à la loi adoptée à cet effet en avril de cette année. La FEJ est d’autant plus préoccupée que ce projet voit le jour au moment même où le Parlement européen est en passe d’adopter un texte sur la rétention des données. Il est impératif que la protection des sources, pilier de la liberté de la presse, soit garantie dans un tel contexte. La FEJ soutient l’AGJPB dans son action auprès des Sénateurs et Députés belges, et attire l’attention sur l’évolution qui s’amorce en Europe. « L’Union européenne met en place un système drastique de rétention des données électroniques qui seront accessibles par la police après accord d’un juge. Aujourd’hui la Belgique compte surveiller ses journalistes. A qui le tour demain ? », demande la FEJ. (Voir ci-dessous la lettre de l’AGJPB et sa note d’analyse au format .pdf).

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