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Moins de journalistes tués en 2010 mais davantage d’enlèvements

03/01/2011

Source : RSF

 

97 journalistes et collaborateurs de médias ont été tués en 2010, selon le décompte de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et de l’Institut pour la sécurité dans le journalisme (INSI), contre 137 l’année précédente. Reporters sans frontières constate également une diminution du nombre de journalistes tués avec 57 cas recensés l’an passés, soit – 25% par rapport à 2009. L’organisation Presse emblème campagne (PEC), fondée par un groupe de journalistes en 2004 et dont le siège est établi à Genève, dénombre quant à elle un minimum de 109 journalistes de 33 pays ayant perdu la vie dans l’exercice de leur métier (contre 122 en 2009). « 529 journalistes ont été tués en cinq ans, soit en moyenne deux par semaine« , souligne l’ONG.

51 kidnappings en 2010

Au-delà des chiffres, résultant de trois méthodologies différentes dans la collecte de l’information, la liberté de la presse dans le monde ne s’est pas portée mieux l’an passé : ces chiffres en baissent s’expliquent notamment parce que moins de journalistes ont perdu la vie dans des zones de guerre.
« Fait notable, il devient de plus en plus difficile d’identifier les assassins parmi les groupes mafieux, armés ou religieux, et les Etats. (…) Les professionnels des médias sont avant tout victimes des criminels et trafiquants en tous genres« , commente RSF, pour qui l’année écoulée aura principalement été marquée par l’enlèvement de journalistes. « Pour la première fois, aucun continent n’a échappé à ce fléau. Les kidnappings permettent aux ravisseurs de financer leurs activités criminelles, de faire plier les gouvernements à leurs revendications et de diffuser un message auprès de l’opinion publique« .
RSF a dénombré 51 enlèvements de journalistes en 2010 (contre 33 l’année précédente). Parmi ceux-ci, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquières (photo ci-dessus), deux journalistes de France 3 enlevés le 30 décembre 2009 en Afghanistan.

Exil et arrestations de journalistes

Autres phénomènes inquiétants, celui de l’exil des journalistes, qui s’est poursuivi en Iran, et des arrestations de journalistes : toujours en Iran, deux journalistes allemands sont ainsi privés de liberté, depuis octobre dernier, alors qu’ils enquêtaient sur Sakineh Mohammadi-Ashianti, condamnée à la lapidation. Les autorités leur reprochent d’être rentrés sur le territoire iranien en tant que touristes et non en tant que journalistes.

Non, 2010 ne fut pas une meilleure année pour la liberté de la presse dans le monde. « Les gouvernements doivent agir maintenant et poursuivre les tueurs afin de sécuriser le journalisme, pas seulement pour les gens qui travaillent dans ce secteur mais aussi pour la démocratie elle-même« , a plaidé Aidan White, secrétaire général de la FIJ.

L.D.

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