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Massacre aux Philippines : 29 journalistes parmi les victimes

24/11/2009

(Mise à jour 27/11/09)

Lundi 23 octobre, au matin, un groupe armé enlève, dans l’île de Mindanao, au sud des Philippines, un groupe d’une quarantaine de personnes. Il s’agit d’un convoi emmené par l’épouse d’un rival politique au pouvoir en place et plusieurs journalistes en font partie. Leur destination : un bureau électoral auquel ils n’arriveront jamais. Dans l’après-midi, des militaires retrouvent les cadavres des otages, 57 corps au total dont certains ont été décapités. Parmi les victimes, un bilan final s’élevant à 29 journalistes.

Tandis que l’état d’urgence vient d’être décrété dans la région, plusieurs organisations de défense des journalistes et de la liberté de la presse ont fait savoir leur indignation. « Il s’agit du jour le plus noir dans l’histoire du journalisme aux Philippines« , souligne l’Institut pour la sécurité dans le journalisme (INSI – News safety institute), qui estime qu’il ne s’agit pas seulement d’une attaque contre les journalistes mais « d’une attaque contre la démocratie« . De 1996 à 2008, souligne l’INSI, « 76 journalistes et employés des médias ont perdu la vie aux Philippines, ce qui place le pays parmi les quatre pires ennemis de la presse, derrière l’Irak, la Russie et la Colombie. »

L’organisation Reporters sans frontières observe quant à elle que « jamais dans l’histoire du journalisme, la profession n’avait payé un aussi lourd tribut en une seule journée. (..) Nous avons souvent dénoncé la culture de l’impunité et de la violence aux Philippines, et notamment à Mindanao. Cette fois, c’est la folie meurtrière d’hommes de main de politiciens corrompus qui a conduit à ce bain de sang incompréhensible. Nous appelons à une réaction forte des autorités locales et nationales« .

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