Liberté de la presse : la répression se déplace sur internet
L’organisation Reporters sans frontières vient de dresser le bilan de l’année 2008 en matière de liberté de la presse. 60 journalistes et un collaborateur des médias ont été tués l’an passé, 673 journalistes arrêtés, 929 agressés ou menacés, 29 enlevés et 353 médias ont été censurés. Concernant internet, 1 blogueur a été tué, 59 ont été interpellés, 45 agressés et 1.740 sites d’information ont été fermés ou suspendus. En 2007, 87 journalistes et 20 collaborateurs de médias avaient été tués ; 138 journalistes, 9 collaborateurs de médias et 72 cyberdissidents étaient emprisonnés.
RSF observe que les zones Asie-Pacifique et Maghreb-Moyen Orient restent les plus meurtrières pour les journalistes. Et déplore que « à mesure que la presse écrite et audiovisuelle se transforme et que la blogosphère prend une envergure mondiale, la prédation s’exerce sur internet. (…) Pour la première fois, un homme a été tué en 2008, alors qu’il effectuait un travail de « journalisme citoyen » (…). Des actes de censure sur le web ont été recensés dans 37 pays, notamment en Chine (93 sites censurés), en Syrie (162 sites censurés) en Iran (38 sites censurés). Mais les démocraties ne sont pas en reste, en ce qui concerne la surveillance et la répression du net : en Thaïlande ou en Turquie, les tabous du roi ou de l’armée sont si tenaces que la police surveille et punit de plus en plus les utilisateurs indélicats du cyberespace. Les sites de partage de vidéos, comme Youtube ou Dailymotion, ont été particulièrement visés par les censeurs officiels« .