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Les journalistes interdits de travail en Iran

16/06/2009


Les autorités iraniennes ont interdit à tous les journalistes, y compris iraniens, travaillant pour des médias internationaux de couvrir sur le terrain la situation au lendemain des élections présidentielles du 12 juin. « Les journalistes doivent travailler uniquement depuis leurs bureaux, à partir d’entretiens téléphoniques ou de sources officielles telles que la télévision d’Etat« , explique une dépêche de l’AFP, qui précise que plusieurs journalistes étrangers ont d’ailleurs commencé « à quitter le pays après la décision des autorités iraniennes de ne pas renouveler leurs visas de travail« .

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a fermement condamné ces menaces et intimidations de la part des autorités iraniennes à l’encontre des journalistes. « Celles-ci essaient de gêner la couverture médiatique des manifestations dans les rues du pays après l’annonce des résultats électoraux du 12 juin dernier. Les médias locaux et étrangers sont devenus la cible des autorités de Téhéran. Elles essaient de calmer la rage d’une partie de la population suivant l’annonce du dépouillement du scrutin. La pression sur les sources d’information en Iran s’est exprimée par la fermeture de plusieurs sites internet dans les journées qui ont précédé le vote et par l’arrestation d’un certain nombre de journalistes iraniens. »

La FIJ s’indigne du harcèlement dont est victime la presse, expliquant que « la police a confisqué le matériel de correspondants étrangers et les journalistes n’ont pas le droit d’enregistrer ce qui se passe dans les rues. Dans certains cas, ils ont été ‘invités’ à quitter le pays. »
Et elle assure que « l’interdiction des médias étrangers ne pourrait aucunement servir à calmer la situation, mais au contraire elle pourrait renforcer l’idée d’un régime iranien essayant d’éviter un scrutin indépendant pour l’élection présidentielle« .

L’organisation Reporters
sans frontières
(RSF) est également montée au créneau, réitérant son appel à la communauté internationale à ne pas reconnaître les résultats des élections, soulignant qu’ »une élection démocratique suppose des médias libres d’observer le processus électoral et d’enquêter sur les fraudes. Aucune de ces deux conditions n’est aujourd’hui présente dans la supposée réélection de Mahmoud Ahmadinejad. » RSF note encore que, depuis le 11 juin, bon nombre de sites internet sont censurés, que les sites Youtube, Facebook
et Twitter sont difficiles d’accès, et que lee réseau de téléphonie mobile est brouillé.

Depuis le 12 juin 2009, relève enfin RSF, onze journalistes ont été arrêtés et l’organisation est sans nouvelles d’une dizaine d’autres journalistes qui seraient détenus ou en fuite.

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