Archives

L’AJP en campagne pour les journalistes indépendants

15/09/2006

La campagne de l’AJP pour les journalistes indépendants,
"Pigiste pas pigeon", a été officiellement lancée
ce vendredi matin (15/09/06) au cours d’une conférence de presse.
Derrière la façade prestigieuse des grands médias francophones
de Belgique se développe un "prolétariat intellectuel"
dont le grand public ignore les conditions de travail gravement dégradées
et leurs conséquences sur la qualité de l’information.
Revenus inférieurs au salaire minimum, barèmes inexistants ou
fixés à la tête du client, concurrence effrénée,
retards ou refus de payement du commanditaire, soumission absolue aux exigences
de l’employeur, textes commandés et jamais publiés…
Voilà le sort que partagent de plus en plus de journalistes indépendants,
qu’ils soient rédacteurs, pigistes à la radiotélévision,
photographes ou caméramans freelance.
Ils sont près de 500, en Communauté française, à
travailler dans la presse sous le statut d’indépendant, plus souvent
par nécessité que par choix. Pendant un an, l’Association
des journalistes professionnels francophones de Belgique (AJP-AGJPB) a recueilli
leurs témoignages, leur demandant ce qu’ils gagnaient vraiment
et dans quelles conditions. Leurs récits brisent la loi du silence et
révèlent au grand public une facette ignorée du journalisme.

L’AJP veut que cela change. Sa campagne de sensibilisation s’appuie
sur la publication du "Le Livre Noir des journalistes indépendants"
(coordonné par Jean-François Dumont et co-édité
avec les Editions Luc Pire)
et la mise en ligne du site www.pigistepaspigeon.
L’AJP souhaite voir limiter le nombre de diplômés en journalisme
(plus de 350 chaque année!) et réguler les stages étudiants
dans les rédactions. Elle veut établir avec les entreprises de
presse des tarifs de rémunération équitables et les faire
respecter. Elle réclame une amélioration du statut social et fiscal
pour les indépendants. Elle en appelle aux employeurs mais aussi aux
acteurs politiques, aux directions d’écoles de journalisme et aux
journalistes salariés pour une amélioration réelle des
conditions de production de l’information.

Partagez sur