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La presse flamande grugée par de faux communiqués

17/06/2010


Des journalistes piégés par de faux communiqués de presse : la supercherie aura duré un an avant d’être démasquée par… un journaliste du groupe Concentra. Ainsi la société Woestijnvis, active dans le secteur des médias en Flandre, diffusait-elle, sous le couvert d’un bureau d’études, les résultats d’enquêtes fantaisistes telles que les pratiques sexuelles des électeurs des partis flamands (les membres de l’Open VLD étaient pointés comme les plus actifs) ou le temps passé dans l’isoloir le 13 juin dernier (une moyenne de 27 secondes).

Olivier Goris, coordinateur des programmes de Woestijnvis a admis que ce bureau d’études était fictif et a expliqué au Belang van Limburg que « ces envois de communiqués s’inscrivent dans le cadre d’un nouveau programme que nous infos_AJPons » mais sans préciser la nature de ce infos_AJP.

Pour Pol Deltour, le secrétaire national de l’association flamande des journalistes (VVJ), interrogé par De Standaard, cette histoire est « très triste » et la responsabilité est « partagée » puisque « les médias devraient mieux vérifier leurs sources » même si ces communiqués étaient rédigés « de manière professionnelle« .

« La responsabilité dans cette affaire est effectivement partagée« , nous commente André Linard, secrétaire général du Conseil de déontologie journalistique – lequel précise qu’il s’exprime ici dans un cadre théorique (« le CDJ ne peut pas réagir dans l’instant et est compétent pour les médias francophones et germanophones« ). « Il y a d’une part la responsabilité de l’agence qui diffuse de fausses informations et, d’une autre, celle des journalistes, à qui la déontologie journalistique recommande de vérifier leurs sources d’information. Or on sait que, dans la pratique, ils n’ont pas nécessairement les moyens de tout recouper et que certains considèrent, peut-être à tort, que certaines sources sont fiables et qu’il n’est pas nécessaire de les vérifier« . André Linard ajoute que les conditions de travail actuelles des journalistes sont susceptibles de les amener à reproduire des communiqués dont les auteurs « ont souvent plus de moyens pour pratiquer leur métier que les journalistes« . D’autant qu’avec internet, « il faut aller vite, être le premier à publier l’info sur son site« .

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