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La ministre Laanan à l’AJP : « Les éditeurs n’auront pas d’aides supplémentaires sans de nouvelles conditions sur le respect du volet social et culturel des médias »

20/01/2009

20-01-2009

Dans un entretien à paraître dans le mensuel de l’AJP Journalistes, Fadila Laanan estime aussi que le système des aides à la presse devra être amélioré et qu’il serait utile de lancer des « Etats généraux de la presse ».

Alors que le groupe Rossel annonce un plan d’économies assorti de la liquidation de 52 emplois et que le groupe IPM envisage de priver ses collaborateurs du nouveau régime fiscal du droit d’auteur, les éditeurs de la presse écrite quotidienne francophone (JFB) ont sollicité le gouvernement de la Communauté française pour un doublement des aides à la presse.

Comme elle le rappelait dans son dernier mémorandum au monde politique, l’Association des journalistes professionnels (AJP) répète que le respect, par les éditeurs, des conditions d’octroi des aides à la presse ne peut être facultatif. Ces conditions, stipulées par le décret du 31 mars 2004, portent notamment sur la déontologie, le statut social et professionnel des journalistes salariés ou indépendants, le droit d’auteur, les effectifs rédactionnels et la consultation des sociétés de journalistes. Il faut améliorer le contrôle de ces critères et les rendre effectifs pour les aides récurrentes comme pour de nouvelles aides exceptionnelles.

A ce propos, l’AJP enregistre avec satisfaction les déclarations de la ministre Fadila Laanan, recueillies ce mardi 20 janvier pour une interview-bilan à paraître dans le mensuel Journalistes de février. Compétente pour l’aide à la presse, Fadila Laanan déclare ainsi à l’AJP que « nous allons examiner en gouvernement si on peut apporter une aide financière, car il faudra accompagner cette crise des médias. Mais il est clair que cela ne se fera pas sans critères objectifs et conditions supplémentaires. Il y a tout un volet culturel à envisager – en termes de production propre des contenus – ainsi qu’un volet social qui concerne l’évolution des nouvelles technologies, le statut du personnel, l’engagement de journalistes professionnels, la formation, etc… Il faut éviter que les statuts du personnel, et notamment celui des journalistes, soient précaires ou incorrects. Je pense ici aux faux indépendants. Il faut aussi que les barèmes soient respectés, ce qui n’est pas toujours le cas, je pense. Nous avons demandé aux éditeurs une série d’informations pour pouvoir juger et mesurer les choses plus précisément. Car obtenir une aide financière sans conditions est, pour moi, impossible. »

Interrogée sur la rigidité de notre système d’aides à la presse, lequel ne prévoit pas de sanctions graduelles pour les entreprises de presse qui ne respecteraient qu’une partie des conditions légales, la ministre Laanan déclare « il faudra que le prochain gouvernement revoie le décret et mette en place un système de sanctions. Ce sera sans doute le premier chantier du prochain exécutif. »

Enfin, la ministre Laanan estime qu’ « il serait opportun de lancer des états généraux des médias, pour que les organes de presse, les professionnels et les utilisateurs puissent redéfinir ensemble les missions des médias et voir à quelles conditions les pouvoirs publics doivent intervenir financièrement. »

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