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Journée de silence médiatique en Italie

08/07/2010


Ce vendredi 9 juillet, il n’y aura ni journaux ni télévision ni radio en Italie. Les journalistes et éditeurs entendent ainsi manifester leur désaccord avec un projet de loi du gouvernement Berlusconi, lequel vise à restreindre considérablement les limites de l’investigation journalistique en matière judiciaire.

Cette « journée du silence », comme l’a baptisée la Fédération internationale de la presse (FNSI) a débuté ce jeudi avec les journalistes de la presse écrite, qui se sont arrêté de travailler de manière à empêcher la parution des quotidiens le 9 juillet.

Le projet de loi coninfos_AJPé, adopté au Sénat le 10 juin, prévoit que les journalistes qui publieraient, même partiellement, le contenu d’écoutes téléphoniques dont un juge aurait ordonné la destruction seraient passibles de deux mois d’emprisonnement et d’une amende pouvant s’élever jusqu’à 464.700 €.

En outre, précise l’organisation Reporters sans frontières (RSF), « les mêmes sanctions pourraient être appliquées pour la publication de certains documents publics. Le projet prévoit également l’interdiction pour tout média de publier une quelconque information relative à une enquête judiciaire en cours et ce jusqu’à la fin de l’enquête et le début du procès. » De plus, les journalistes qui ne seraient pas membre de l’ordre des journalistes italiens et qui feraient usage de caméra cachée ou d’enregistrement audio dans leurs reportages seraient passibles d’emprisonnement. RSF souligne que « la légalisation de la censure par un arsenal législatif de plus en plus sophistiqué est en constante progression. Les dictatures ont appris à s’inspirer des ambiguïtés des textes de lois européens. Ne leur offrons pas, sous le faux prétexte de la défense de la vie privée, une nouvelle opportunité de justifier leurs exactions« .
Photo Belga/EPA

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