Le journaliste turc Baris Terkoglu (31 ans) a été arrêté le 14 février 2011 à son domicile d’Istanbul. Il est détenu depuis à la prison de Silivri. Baris est l’un des 64 journalistes turcs actuellement sous les verrous (auxquels il convioent d’ajouter les 38 journalistes arrêtés ce 21 décembre en Turquie). Il est accusé de faire partie de la conspiration dite « Ergenekon » : des militaires de haut rang auraient, selon les autorités, voulu fomenter un coup d’État militaire dans le pays. Des journalistes les ont suivis derrière les barreaux ; d’autres sont détenus pour « appartenance à une organisation terroriste » (le PKK kurde) ou pour « propagande terroriste ». Baris travaille depuis 2008 pour le site web Odatv.
La Fédération européenne des journalistes (FEJ, branche européenne de la FIJ) réclame la libération immédiate de tous ces journalistes détenus en raison de leurs activités professionnelles, bien que l’AKP (le parti au pouvoir) prétende que ces journalistes ont enfreint les lois antiterrorisme et le code pénal turcs.
Baris Terkoglu a comparu pour la première fois le 22 novembre. Une mission internationale suscitée par la FEJ a pris part à la manifestation d’une centaine de journalistes turcs, devant le Palais de Justice d’Istanbul. Elle a assisté à l’audience et, le lendemain, elle a rencontré les proches des journalistes emprisonnés. Elle a enfin eu des réunions de travail, le troisième jour, avec les vice-présidents des divers groupes parlementaires, au Parlement turc, à Ankara.
A l’issue de sa deuxième comparution le 26 décembre 2011, le juge Mehmet Ekinci de la 16e chambre du Tribunal pénal d’Istanbul, en charge du dossier « Oda TV », a rejeté sa demande de libération ainsi que celle des autres détenus. Ce dossier concerne un total de 13 inculpés, dont 11 sont en détention : Ahmet Sik, Nedim Sener, Yalçin Küçük, Soner Yalçin, Dogan Yurdakul, Müyesser Ugur, Baris Terkoglu, Hanefi Avci, Baris Pehlivan, Coskun Musluk, Sait Çakir. Un des inculpés emprisonnés, Kasf Kozinoglu, est décédé le 12 novembre 2011. Leur prochaine comparution est prévue le 23 janvier 2012.
Seule la pression internationale peut aider ces journalistes injustement emprisonnés et soutenir une presse de plus en plus handicapée par l’autocensure. C’est pourquoi la FEJ a demandé à ses syndicats-membres d’adopter un journaliste turc, dans le cadre de sa campagne « Libérez les journalistes turcs » (« Set turkish journalists free »).
Joignez-vous à l’action de la FEJ et de l’AGJPB et soutenez Baris en lui envoyant un message de solidarité, en anglais, à la prison de Silivri.
Baris Terkoglu
Silivri 1 No’lu L Tipi Cezaevi
F-12 Kogusu — Silivri-Istanbul/Türkiye
Message de l’AGJPB à Baris Terkoglu (enregistré le 23/12/11)
Par Philippe Leruth, journaliste belge et vice-président de la FEJ
Postez vos messages de soutien sur la page Facebook de Baris :
http://on.fb.me/baristerkoglu
Téléchargez l’affiche de soutien,
imprimez-la et affichez-la dans votre rédaction (format A4 – pdf)
Voir le site de la campagne de la FEJ pour la libération des journalistes turcs :
http://europe.ifj.org/fr/pages/turkey-campaign-set-journalists-free