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Internet : censure, solidarité et complémentarité

16/03/2011

A l’occasion de la Journée mondiale contre la cybercensure, organisée chaque 12 mars depuis 2008 par Reporters sans frontières (RSF), l’organisation a publié un rapport de 105 pages qui détaille les atteintes à la liberté d’expression sur internet en 2010.


RSFAnnée de consécration des réseaux sociaux (600 millions de membres inscrits sur Facebook en fin d’année, 175 millions d’utilisateurs de Twitter dénombrés en septembre), 2010 fut aussi celle de la répression et de la solidarité sur le web face à la censure. En Tunisie,  Facebook et Twitter ont fait office de caisse de résonance à la révolte populaire, relève RSF. « Les journalistes citoyens ont alimenté en images les sites de partage permettant au reste du monde de suivre en direct les événements malgré la censure« . Parmi ces sites, Nawaat, un blog collectif indépendant animé par des blogueurs tunisiens dont le rôle a été important dans la dissémination d’informations. Il s’est d’ailleurs vu décerner le Prix RSF 2011 du Net Citoyen.

Internet libre pour 2 internautes sur 3

A ce jour, estime RSF, un internaute sur trois n’a pas accès à un internet libre. Une soixantaine de pays pratique la censure (filtrage ou harcèlement). « Pour la première fois, le Bengladesh a bloqué l’accès des sites en raison de vidéos jugées offensantes pour le Prophète. (…) La censure se banalise« . Les arrestations de blogueurs et de net-citoyens se sont poursuivies en 2010. A ce jour, ils sont 119 à être privés de leur liberté principalement en Chine.
2010 fut aussi l’année des cyberattaques généralisées. Au Vietnam, explique RSF, cette technique est utilisée pour « réduire au silence les voix dissidentes« . Par ailleurs, « tout gouvernement qui cherche à contrôler le Net se dote d’une cyberpolice qui suit de près, sur les réseaux sociaux notamment, les activités des dissidents. Sont lancés aussi des groupes de blogueurs ‘sponsorisés’ pour poster en ligne des remarques favorables aux autorités.

Chartes internes pour l’utilisation des réseaux sociaux

Autre fait marquant épinglé par RSF, le fossé entre nouveaux médias et médias traditionnels qui s’amenuise. Ces derniers mois, souligne l’organisation, « ils se sont montrés de plus en plus complémentaires« . Et de citer les exemples des réseaux sociaux désormais utilisés par les rédactions. Mais « de nombreuses inconnues planent encore sur la relation entre nouveaux médias et médias traditionnels« . Ainsi, le Washington Post interdit-il a ses journalistes de donner leur avis personnel sur le net. Le  New York Times et l’agence Reuters ont publié des chartes internes pour l’utilisation des réseaux sociaux. Reuters précise qu’il ne faut pas publier de scoops sur le réseau social, ceux-ci étant réservés à ses clients.
Autre exemple de collaboration, celui de Wikileaks qui a mis en place des partenariats avec plusieurs grands médias internationaux pour vérifier et traiter des documents confidentiels.

+ En savoir plus sur la charte de l’agence Reuters :
» Lire l’article sur Slate.fr
» Lire la charte sur le site de Reuters (anglais)

 

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