Déontologie : baliser le journalisme financier
Le
Raad voor de
journalistiek (RDJ) et le secteur des médias francophones
et germanophones – les éditeurs et les journalistes –
viennent d’approuver une « Recommandation relative aux opérations
d’initiés, à la manipulation des marchés,
aux recommandations d’investissement et aux conflits d’intérêts
». Ce texte formule l’ensemble des règles juridiques
et d’éthique professionnelle concernant le journalisme
financier.
En ce qui concerne les opérations d’initiés et la
manipulation des cours, il suit la loi du 2 août 2002 relative
à la surveillance du secteur et des services financiers, dont
le principe de base prévoit que les journalistes n’utilisent
pas dans leur propre intérêt ou dans celui de leur entourage
immédiat les informations dont ils ont connaissance avant qu’elles
soient divulguées au public. Les journalistes ne transmettent
pas non plus ces informations à des tiers, sauf dans le cadre
de leur mission normale d’information. Ils s’abstiennent
de toute forme de confusion d’intérêts et d’abus
d’information privilégiée, de même que de
toute forme de manipulation des marchés.
A propos de la diffusion de conseils d’investissement, la «
Recommandation » trace une série de lignes de force, sur
la base de la directive européenne du 22 décembre 2003
et de l’Arrêté royal du 5 mars 2006, qui laissent
explicitement aux journalistes la latitude de l’autorégulation.
La « Recommandation » reconnaît la liberté
journalistique et se porte garante d’une information libre dans
le respect réciproque des intérêts de la presse
et de l’opinion publique d’une part et des marchés
financiers d’autre part. A cet effet, éditeurs et journalistes
veilleront à ce que l’information collectée dans
le cadre de leur travail ne soit pas utilisée à de mauvaises
fins (déstabilisation des marchés financiers, obtention
d’avantages personnels…).
Les directions des médias et les entreprises d’édition
assureront le suivi et la mise en œuvre de la « Recommandation
». A cette fin, l’éditeur peut désigner une
personne qui sera autorisée à introduire et établir
les procédures de surveillance nécessaires.
L’élaboration de ce texte a pris deux années et
s’est déroulée en concertation avec la Commission
bancaire, financière et des assurances (CBFA). Coulée
en « Directive » par le RDJ, compétent en Communauté
flamande pour prendre connaissance des questions et plaintes relatives
à l’observation de ses dispositions, cette « Recommandation
» devrait l’être également par le futur Conseil
de déontologie francophone.
Entre-temps, ce texte a été adopté par les différents
acteurs qui s’apprêtent à fonder cette instance :
à titre individuel par plusieurs éditeurs et médias
audiovisuels, et au plan collectif par les Journaux
francophones belges (JFB) et l’Association des journalistes
professionnels (AJP). Ce qui donne d’emblée à la
« Recommandation », fondée sur un système
d’autorégulation, le poids nécessaire pour s’affirmer
comme code de référence dans tout le pays.
Le
texte complet de la "Recommandation" se trouve dans la section "déontologie/codes"
de ce site