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Découvrez les résultats de l’enquête « Portrait des journalistes belges en 2023 »

21/06/2023
Qui sont les journalistes en Belgique ? Quelles sont leurs conditions d’emploi et de travail ? Comment la profession a-t-elle évolué en 10 ans ? Quels sont les défis auxquels elle fait face ?
 

Depuis 2013, l’Université de Gand, l’ULB et l’UMONS (LaPIJ-ReSIC) réalisent tous les cinq ans Le portrait des journalistes belges au moyen d’une enquête par questionnaire distribuée aux membres de l’AJP et de la VVJ. Entre décembre 2022 et février 2023, le questionnaire a donc été envoyé en ligne aux 5069 journalistes membres des deux associations. Au total, 1 396 journalistes ont répondu, ce qui équivaut à un taux de réponse de 27,5 %. Cette version de l’enquête a recueilli un nombre un peu plus important de réponses qu’en 2018 (le taux de réponse s’élevait alors à 24,5 %). 

Comme dans les éditions précédentes, le profil journalistique le plus courant reste un homme, âgé de 45 à 50 ans, au niveau d’éducation élevé et plutôt positionné politiquement au centre-gauche.

Mais pour la première fois, les journalistes ont été interrogé·es sur les diverses formes de violences (verbales, physiques, discriminations ou comportements sexuellement transgressifs) qu’elles et ils ont subies.

Et les résultats sont sans appel. Plus de la moitié des journalistes de l’enquête ont déjà été confronté·es à des comportements transgressifs (55,8 %, soit 773 personnes). La violence la plus fréquente concerne les violences verbales en ligne ou hors ligne qui ont touché près de 41,3 % des individus (573 personnes). Diverses formes d’intimidation (comme des menaces juridiques, des menaces des sources, etc.) ont aussi été vécues par près d’un tiers de notre panel (29,2 %, donc 404 personnes). Parmi l’ensemble des réponses, 8,0 % des journalistes ont été victimes de discrimination (soit 111 personnes), 7,1 % ont subi un comportement sexuellement transgressif (soit 99 personnes), et 5,4 % ont été l’objet de violences physiques (75 personnes). Les comportements sexuellement transgressifs et les discriminations touchent majoritairement les femmes. Quant aux violences verbales, même si elles sont susceptibles de cibler l’ensemble des journalistes, elles sont tout particulièrement rapportées par les plus jeunes journalistes de l’enquête. Les violences se déroulent principalement en ligne ou sur le terrain pour les agressions verbales et physiques et sont liées au travail de journaliste. Cependant, la salle de rédaction est l’environnement pointé par beaucoup de journalistes notamment pour les actes et ressentis de discrimination et les actes sexuellement transgressifs. Les résultats font majoritairement ressortir que face à ces violences, les journalistes choisissent le silence plutôt que la dénonciation de ces comportements. Les collègues, la hiérarchie, la famille ou les publics sont peu alertés.

Le terrain est un lieu de violences envers les journalistes, mais la salle de rédaction est elle aussi considérée comme un espace d’insécurité pour nombre de journalistes.

Lire l’enquête en intégralité

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