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Conseil de déontologie journalistique : premiers avis rendus

28/05/2010

Logo CDJ Le premier avis du CDJ concerne l’expression employée par la présentatrice du JT de la RTBF à propos du Parti Populaire : « Moins populaire mais populiste« . Pour le CDJ, « l’enjeu fondamental de la plainte concerne la notion de commentaire« , et il estime que « le terme populiste peut certes s’entendre dans un sens péjoratif et relever du commentaire, mais aussi dans un sens descriptif puisqu’il est régulièrement utilisé en sciences politiques pour désigner un parti, un mouvement ou une idéologie prônant le recours au peuple. Il n’appartient pas au CDJ de définir à la place des journalistes laquelle des deux acceptions du terme s’impose dans le cas présent. La question de la distinction faits/commentaires est donc ici sans objet« . Et d’ajouter que, dans ce cas, « il n’y avait pas matière à rectification, la RTBF n’a pas commis de faute déontologique ». En conclusion, cette plainte « est non fondée« .

« Etre imprécis n’est pas nécessairement une faute »

Le deuxième avis du CDJ porte sur la pratique quotidienne du « faire court ». La plainte se fondait sur une accusation de négationnisme : un journaliste avait écrit sur le télétexte de la RTBF, que « plus d’un million de personnes… ont été assassinées dans le camp de concentration d’Auschwitz « . Le plaignant estimait qu’il aurait fallu préciser « que la grande majorité de ces personnes étaient juives« . Mais pour le CD J, « être imprécis dans un texte nécessairement bref ne constitue pas automatiquement une faute. »
Le CDJ a considéré que « vu la nécessaire brièveté du texte, une telle absence de précision ne constitue pas une atteinte à la vérité. Le choix de donner ou non une précision relève de la liberté rédactionnelle. Le CDJ n’avait pas à se prononcer sur une éventuelle transgression de la loi punissant le négationnisme, qui relève des tribunaux, mais uniquement sur le caractère fautif ou non de l’expression utilisée par le média, du point de vue de la déontologie. »

« Dénoncer sans généraliser : délicat, parfois »

Le troisième avis du CDJ est relatif à un reportage consacré à la délinquance d’enfants roms, diffusé en février dernier par RTL-TVI. Une association de défense des droits des Roms estimait qu’il « constituait une généralisation abusive à toute une communauté, la délinquance étant présentée, selon elle, comme partie intégrante de la culture des Roms« .Le CDJ n’a pas suivi ce raisonnement et précise que « toute œuvre journalistique fait nécessairement le choix d’un angle d’approche, et qu’il n’est pas possible de dire chaque fois tout sur tout« . Considérant que « les journalistes amenés à retravailler des reportages achetés avant publication ou diffusion par leur média réalisent une activité rédactionnelle », il recommande en outre que « ces journalistes disposent des moyens pour le faire correctement, dans une démarche journalistique« .

» Ces trois avis sont disponibles en téléchargement sur le site du CDJ :
http://www.deontologiejournalistique.be/?avis-particuliers

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