Quitter la profession
Alors que le journalisme, en Belgique francophone, reste une profession majoritairement masculine (35% de femmes pour 65% d’hommes), on observe également une tendance importante : plus l’âge est avancé, plus le nombre de femmes chute dans la population journalistique.
Leurs carrières sont également plus courtes que celles des hommes (25% des femmes présentent une durée de carrière supérieure à 20 ans pour 55% des hommes). Deux facteurs semblent se combiner : les femmes intégreraient tardivement les rédactions en Belgique francophone et auraient tendance à se retirer de la profession plus tôt que les hommes. (étude p.41)
Comment expliquer cette disparition ?
Manque d’opportunités, faiblesse des salaires, horaires de travail compliqués, manque de valorisation et de reconnaissance, inquiétudes liées au caractère changeant et imprévisible des mutations du monde médiatique : autant de raisons qui font que les femmes et hommes journalistes peuvent envisager de quitter le métier. Les inquiétudes sont cependant plus nombreuses du côté des femmes. (étude p.304)
Pour ces dernières, selon une enquête préalable de l’AJP, il serait par ailleurs plus difficile de concilier leur vie personnelle et parentale avec une carrière de journaliste. L’enquête de 2018, tout en confirmant que la maternité représente un facteur de départ important du métier, apporte néanmoins de nouveaux éléments de réponse parmi lesquels : la précarité grandissante et parfois anticipée, un horizon professionnel bouché mais aussi l’ambiance au sein des rédactions (comportements inappropriés, sexistes et harcèlement).