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Aides à la presse, Fonds pour le journalisme d’investigation et Conseil de déontologie

21/04/2009

21-04-2009

PCF Ce mardi 21 avril, la Commission de l’Audiovisuel du Parlement de la Communauté française a voté deux propositions de décrets, l’un sur l’anticipation des aides à la presse quotidienne, l’autre sur la reconnaissance et le subventionnement d’une instance d’autorégulation de la déontologie journalistique. (Photo : Belpress.com)

L’Association des Journalistes Professionnels (AJP) se réjouit de l’issue favorable de ces deux chantiers. Elle y voit des messages clairs et encourageants des responsables de la Communauté pour la sauvegarde et le développement d’un journalisme de qualité, à travers le maintien de l’emploi dans les rédactions et un soutien structurel à l’autorégulation journalistique.

La création, par ailleurs, d’un fonds de soutien au journalisme d’investigation contribue également à l’indispensable renforcement des contenus médiatiques.

Aide à la presse

Le régime transitoire voté ce 21 avril en Commission permet de concilier les demandes des éditeurs qui souhaitent bénéficier d’avances en trésorerie et la nécessité de sauvegarder l’emploi journalistique : les éditeurs qui procèderaient à des réductions du volume global de l’emploi non concertées avec les organisations représentatives des journalistes perdraient in fine 5 % de l’aide totale. Ce levier devrait les inciter notamment à régulariser sous contrat des indépendants qui prestent déjà dans leurs rédactions. L’AJP devient l’instance d’avis chargée d’atinfos_AJPer de la réalité des listes de journalistes salariés fournies par les éditeurs. Ce contrôle externe et indépendant par l’union professionnelle permettra d’éviter, comme ce fut le cas jusqu’à présent, que les éditeurs bénéficiaires de l’aide soient aussi ceux qui atinfos_AJPent du respect de ses critères d’attribution. Plus généralement, tous les parlementaires ont souligné la nécessité de remettre sur le métier l’ensemble du dispositif des aides à la presse, dans le cadre des Etats généraux des médias et de la presse en octobre prochain. La généralisation du contrôle externe par l’AJP à tous les critères d’octroi des aides à la presse (respect des conventions collectives, de la déontologie, des statuts d’indépendant, de la formation, …) fait partie des nouvelles avancées à concrétiser dans ce cadre.

Fonds de soutien au reportage journalistique

L’AJP se réjouit par ailleurs que la création, sur sa proposition, d’un fonds de soutien à l’investigation et au reportage journalistiques ait pu être réalisée sans délai par la Ministre Laanan. Le gouvernement de la Communauté dotera ce projet de 250.000 euros qui permettront d’accorder des bourses pour la réalisation d’enquêtes journalistiques de longue haleine. Cette initiative contribue à la promotion de la qualité du journalisme en Communauté française. L’AJP, opérateur de ce projet, arrêtera les modalités objectives d’attribution des bourses et constituera un jury indépendant.

Le Conseil de déontologie journalistique.

C’est un très long chantier, initié par l’AJP, qui trouve son heureux aboutissement avec le vote unanime en commission de la proposition de décret permettant la reconnaissance et le subventionnement d’un futur Conseil de déontologie journalistique en Communauté française.

Voilà sept ans que l’AJP se battait pour la création d’une instance de déontologie qui rassemblerait des représentants des journalistes, des rédacteurs en chef, des éditeurs, outre des experts hors médias, à l’instar des « Conseils de presse » existants dans de nombreux pays étrangers. Les journalistes, en effet, ne sont pas les seuls concernés par la déontologie, étroitement liée aux politiques éditoriales.
De 1995 à 2001, un Conseil de déontologie avait existé en Belgique à l’initiative de l’AGJPB (Association Générale des Journalistes Professionnels de Belgique). Fédéral, et donc bilingue, il n’était composé que de journalistes, bénévoles et sans moyens structurels. En 2002, l’aile flamande de l’AGJPB créait une instance néerlandophone, soutenue immédiatement par la Communauté flamande. Le Conseil fédéral cessait d’exister. Le vote intervenu ce 21 avril vient donc combler un vide et rétablir une symétrie dans le pays en matière d’instances chargées de la déontologie journalistique.

Le dispositif, il faut le souligner, est le fruit du travail de l’ensemble des acteurs concernés : gouvernement, Parlement, associations de journalistes, éditeurs de la presse écrite quotidienne et périodique, audiovisuel public et privé, Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Pilotée par la ministre Fadila Laanan, cette concertation permanente a permis de surmonter un à un les obstacles et d’inscrire dans le décret un mode de fonctionnement précis entre le futur Conseil de déontologie journalistique (CDJ) et le CSA. Les médias audiovisuels étaient particulièrement demandeurs d’une clarification à ce sujet.

Le futur dispositif, rappelons-le, est à deux étages, garantissant à l’ensemble une totale indépendance à l’égard des pouvoirs publics. Une « Instance d’autorégulation de la déontologie journalistique » (IADJ) sera reconnue par le gouvernement de la Communauté française. Créée sous forme d’asbl, cette instance sera paritaire et financée à parts égales par les éditeurs d’un côté, les journalistes de l’autre. La part de ces derniers sera assurée par une subvention de la Communauté française, versée à l’AJP.

L’IADJ créera en son sein un « Conseil de déontologie » de 20 membres qui bénéficiera d’une structure permanente. IADJ et CDJ devront être mis en place à l’automne 2009.

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