300 journalistes pour l’avant-première de September 5
Salle comble pour l’avant-première de September 5 ! 300 membres de l’AJP et la VVJ étaient invité·es à découvrir le nouveau film de Tim Fehlbaum, puis à poser toutes leurs questions aux responsables info des principaux médias belges.
Mardi soir, la salle Prestige de l’UGC-Toison d’or affichait complet. En collaboration avec Paramount Pictures, l’AJP et la VVJ y organisaient l’avant-première du film September 5 de Tim Fehlbaum et ont pu convier 300 de leurs membres.
September 5 nous replonge dans l’événement qui a changé le monde des médias à jamais et qui continue de résonner à l’heure où l’information, le direct et la maîtrise de l’antenne reste l’objet de nombreux débats. Le film se déroule lors des Jeux Olympiques de Munich de 1972 où l’équipe de télévision américaine ABC se voit contrainte d’interrompre subitement la diffusion des compétitions pour couvrir la prise d’otage en direct d’athlètes israéliens. Un évènement suivi à l’époque par environ un milliard de personnes dans le monde entier. Au cœur de l’histoire, le jeune producteur Geoff Mason veut faire ses preuves auprès de Roone Arledge, son patron et légendaire directeur de télévision. Avec sa collègue et interprète allemande Marianne, son mentor Marvin Bader, Geoff va se retrouver confronté aux dilemmes de l’information en continu et de la moralité.
La projection était suivie d’un débat bilingue entre les responsables info des principaux médias belges, François Bailly (RTL), Jo Buggenhout (VTM) et Jean-Pierre Jacqmin (RTBF). La discussion était modérée par Michael Sephiha (De Tijd/L’Écho). Ensemble, ils ont abordé les pratiques journalistiques, la déontologie et la couverture d’événements terroristes.
Une des grandes questions d’éthique à laquelle les journalistes d’ABC ont du faire face était : qu’est-ce qui peut être montrer (en direct) à la télévision ? Certains directeurs présents ont répondu qu’il en allait de la responsabilité des médias de ne pas tout diffuser. Le rôle des journalistes est non seulement de recouper l’information, mais aussi de s’assurer que les images diffusées apportent nécessairement quelque-chose à l’information. Jean-Pierre Jacqmin précisait notamment : « nous sommes des médias de rédaction, des rédactions de journalistes, c’est-à-dire des professionnels sérieux et rigoureux dans leur travail et leur déontologie. »
Mais gare aussi à « l’effet de meute », a prévenu François Bailly. Si dans le film, ABC était le seul diffuseur de cet événement, « nous sommes aujourd’hui face à la concurrence », ajoute François Bailly. Les rédactions cherchent toujours à être les premières, quitte parfois à publier des infos pas assez vérifiées, sous prétexte que d’autres médias les ont déjà diffusées.
Crédits photo : Bernard Demoulin | Sony Pictures