Bien sûr, la Belgique n’est pas la plus mal lotie pour les questions touchant à la liberté de la presse. Mais ici aussi, des avancées s’imposent, de nouvelles garanties sont nécessaires, un financement suffisant des organisations qui protègent cette liberté fondamentale doit être à l’ordre du jour des prochains gouvernements.

En cette année d’élections, qui verra son lot de désinformation, le journalisme professionnel n’a jamais été aussi indispensable. Pourtant, trop peu de mesures sont prises pour le favoriser, le soutenir, le développer. Le bilan de la législature qui s’achève est mitigé.  Des discours et de louables intentions ne sont pas suivies d’actions concrètes : il en va ainsi notamment du plan ambitieux d’éducation aux médias qui n’octroie pas un centime de plus aux opérations qui ont fait leurs preuves, comme Journalistes en classe. Opérations qui rament avec un financement inchangé depuis la fin des années ’90. Ou encore d’intentions claires de la Déclaration de politique communautaire, restées lettres mortes, alors qu’elles ne demandaient pas un euro de financement : « doter par décret les rédactions d’un statut préservant leur indépendance ». Rien n’a été fait. L’indépendance des rédactions, face aux pressions internes (actionnaire) comme externes, devrait pourtant retenir l’attention de nos représentant.e.s politiques. Il sera trop tard de pleurer demain sur le lait renversé. Ce ne sont que deux exemples d’actions possibles. Agir maintenant, c’est préserver ce qui est au cœur de nos démocraties : un journalisme professionnel, libre, digne de confiance. Pas seulement pour les journalistes. Pour les gens. Pour les institutions démocratiques.

L’AJP, en collaboration avec la VVJ et la Fédération européenne des journalistes, a publié son mémorandum. Il liste une série d’actions concrètes pour soutenir les journalistes et le journalisme. Il a été envoyé à tous les parlementaires actuellement élus (Régions Communautés, fédéral, UE) et à tous les partis démocratiques. Avec une invitation à nous rencontrer pour en discuter.

En cette journée mondiale de la liberté de la presse, qui sera sans doute l’occasion de belles déclarations de principe, l’AJP demande à tous les mandataires politiques de passer des discours aux actions.