250.000 euros pour soutenir le journalisme d’investigation
A l’instar du Fonds Pascal Decroos financé par le gouvernement flamand, la ministre de la Culture et de l’Audiovisuel, Fadila Laanan, a annoncé la création d’un fonds pour le journalisme d’investigation. Celui-ci sera doté de 250.000 €, budget dont la gestion sera confiée à l’AJP, et aura pour objectif « de garantir la disponibilité de contenus journalistiques de qualité nécessitant une forte implication journalistique et destinés à être publiés dans les médias qui n’auraient plus les moyens financiers suffisants« , souligne le communiqué de la ministre. « Il conviendra de mettre en place un jury indépendant, de définir les critères et montants maxima des aides. Le recours à l’AJP devrait limiter le niveau des frais de fonctionnement de ce système. Le seul contrôle public sera celui de l’utilisation annuelle du budget, comme c’est le cas de tout bénéficiaire d’une subvention. Ce Fonds sera accessible à des journalistes salariés comme indépendants, de la presse écrite comme de l’audiovisuel. »
Le communiqué de la ministre souligne également que le Parlement de la Communauté française examinera, le 21 avril, un décret prévoyant le paiement accéléré de l’aide à la presse 2009 pour les quotidiens (85% de l’aide versée en 2008, soit plus de 5.700.000 euros). « Toutefois, si entre le 30 septembre 2008 et le 30 septembre 2009, le nombre de journalistes a diminué, un tiers de la seconde tranche de l’aide 2009 sera retenu (…) Ce dispositif est un message à l’attention des éditeurs qui seraient tentés de réduire leur personnel journalistique. »
Autre décret à l’examen, celui instituant le Conseil de déontologie journalistique (CDJ), ce 20 avril en commission. « Fin 2007, le gouvernement de la Communauté française avait adopté un avant-projet de décret pour répondre aux attentes de ces associations représentatives des journalistes et des éditeurs, ainsi que pour rencontrer les demandes du public face à certaines dérives déontologiques du secteur des médias. Ce texte avait fait l’objet d’un consensus tant avec les représentants du secteur qu’avec les groupes politiques de la majorité et de l’opposition démocratique au Parlement de la Communauté française. Mais il s’est heurté à certaines difficultés légistiques, non sur le fond de ses objectifs et de son dispositif, mais quant à certaines de ses modalités pratiques. Le dialogue soutenu maintenu par Fadila Laanan avec les représentants des journalistes et des éditeurs avait néanmoins permis d’élaborer un nouveau texte de consensus, qui règle les questions en suspens. »
Ces mesures seront présentées officiellement dans deux jours, le 22 avril, lors d’une table ronde organisée avec les représentants des éditeurs et des journalistes. « Le compte-rendu de cet échange sera joint au rapport que la ministre adressera au formateur du prochain gouvernement et à son successeur. Elle transmettra également ces documents au Parlement de la Communauté française, pour alimenter les futurs Etats généraux de la presse et des médias.«