L’AJP scandalisée par la censure imposée à Médor
L’interdiction provisoire faite au magazine Médor d’être diffusé suite à une ordonnance en référé, rendue le 18/11 sur requête unilatérale de la société Mithra, scandalise l’Association des journalistes professionnels (AJP).
L’AJP ne peut admettre qu’un juge fasse droit à ce genre de requête qui exclut le débat contradictoire alors que sont en jeu les principes fondamentaux de la liberté de presse et du droit pour le public d’être informé sur des éléments d’intérêt général.
Sur la base d’un article succinct diffusé sur le site de Médor, l’ordonnance interdit la parution d’une enquête complète dont le juge ignore la teneur, et elle fixe des montants d’astreinte scandaleusement élevés. Ce faisant, c’est tout le numéro 1 de ce nouveau magazine qui est censuré, mais aussi la survie même du projet qui est menacée si les astreintes devaient être payées en cas de non-respect de l’ordonnance.
L’AJP, qui a apporté son assistance juridique à l’auteur de l’enquête David Leloup, est confiante dans l’issue du débat contradictoire qui se tiendra en référé le 24 novembre. Il n’est pas pensable qu’une firme pharmaceutique wallonne, soutenue depuis sa création par les pouvoirs publics, puisse activer à sa guise une censure de presse au terme d’une procédure expéditive jusqu’à présent très exceptionnelle dans notre pays. Et rappelons-le, contraire aux fondements de notre liberté de la presse : « La presse est libre ; la censure ne pourra jamais être établie » (art. 25 Constitution).
La Ligue des droits de l’Homme a également réagi ce 20 novembre et dénonce une censure judiciaire illégitime.
La Fédération européenne des journalistes (FEJ) partage également l’indignation de l’AJP.