La rédaction du Soir en arrêt de travail
Ce jeudi, entre 9h et 13h, la rédaction du Soir marque un arrêt de travail spontané. Le site internet n’est plus alimenté. Et les journalistes, les photographes, de même que leurs collègues employés à la rédaction, se croisent les bras. Menée en front commun par le syndicat Setca, par la Société des journalistes professionnels du Soir (SJPS) et par l’Association des journalistes professionnels (AJP), cette action vise à protester contre le refus de la direction d’accorder des jours de repos compensatoires forfaitaires aux journalistes engagés au Soir depuis 2013 (13 employés en CDI et 7 en CDD actuellement).
Ceux-ci ne bénéficient en effet pas, contrairement à leurs collègues « pré-2013 », de jours de récupération, en plus de leurs 25 jours de congés légaux (20) et conventionnels (5), leur permettant de compenser leurs prestations dépassant très largement et de façon structurelle les 38 heures de travail inscrites dans leur contrat d’emploi. Ceci s’explique par la dénonciation unilatérale par la direction de la convention collective en 2009.
Depuis deux ans, les journalistes « post-2013 » réclament 12 jours de congés compensatoires à titre d’équité avec leurs collègues mais aussi et surtout pour résoudre la fatigue et même l’épuisement qui les frappent, ce qui a déjà conduit plusieurs d’entre eux à une incapacité de travail pour surmenage. La direction n’a pas répondu à cette revendication.
Mais, le 13 janvier dernier, la rédaction, dans sa très large majorité, a voté en faveur d’une motion de la SJPS, laquelle invitait la direction à s’assoir à la table des négociations pour concrétiser enfin ces 12 jours de repos compensatoires. Entre le 20 janvier et le 4 février, les représentants de la rédaction (Setca, SJPS et AJP en front commun) ont négocié avec la direction durant de nombreuses heures. In fine, la direction a avancé une série de propositions. Celles-ci ne répondent pas à la revendication initiale de la rédaction, dans le sens où elles s’appuient, entre autres, sur une individualisation de la récupération du temps de travail supplémentaire, laissant trop de place à l’arbitraire, à de nouvelles inégalités et à de l’incertitude pour le futur.
Réunie une nouvelle fois en assemblée générale le jeudi 4 février, la rédaction a, dans son ensemble, jugé non-recevable les propositions de la direction et s’est prononcée, à nouveau à une large majorité, pour des actions visant à obtenir des avancées équitables dans cette affaire. Après cette matinée d’arrêt, d’autres actions suivront si la direction ne manifeste pas la volonté de parvenir à un accord avec les représentants de la rédaction.
Préavis de grève
Lors de cette AG, les participants ont marqué leur souhait de se prononcer par vote en ligne sur le dépôt d’un préavis de grève. Une motion a dès lors été soumise au vote, jusqu’à 14h, des membres de la rédaction. Cette motion a été validée à une forte majorité. Le Setca, en association avec l’AJP, va dès lors lancer la procédure de préavis de grève. La majorité des votants a également exprimé son souhait qu’une « reprise des discussions pourra se faire dans un climat constructif, serein et empreint de respect pour les représentants du personnel« .